KRISHNAMURTI
La révolution
du silence


En utilisant les documents d’archives filmés qui montrent Krishnamurti et nous permettent de l’entendre, le film veut retracer brièvement sa vie et nous aider à pénétrer l’une des pensées les plus importantes du XX° siècle.

Krishnamurti est une des plus authentiques figures spirituelles du monde d’aujourd’hui.

- Date de sortie : 2024
- Réalisation : Françoise FERRATON - Maya Films
- Distributeur : France et territoires francophones : Jan et Tom Roeloffs - JUPITER Communication
- Ciné-rencontre : Mercredi 27 novembre 2024 à 20h30- Au cinéma l'Espace Saint-Michel, Paris
- Distribution Internationale : CITÉ Films, Raphaël Berdugo
- Première mondiale : au festival de Munich le 30 juin 2024

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Biographie de Jiddu Krishnamurti

Jiddu Krishnamurti nait le 11 mai 1895 à Madanapalle dans le sud de l’Inde. A l'âge de treize ans Il est pris en charge par la Société théosophique, qui voit en lui « l'Instructeur du monde » dont elle a proclamé la venue.

Très vite Krishnamurti apparaît comme un penseur de grande envergure, inclassable, dont les causeries et les écrits ne relèvent d'aucune religion spécifique, n'appartiennent ni à l'Orient ni à l'Occident, mais s'adressent au monde entier. Répudiant avec fermeté cette image messianique, il prononce dans la stupeur générale en 1929 la dissolution de la vaste organisation richement dotée qui s'est constituée autour de sa personne. Il déclare alors que la vérité est « un pays sans chemin », dont l'accès ne passe par aucune religion, aucune philosophie ni aucune secte établie.

Tout le reste de sa vie, Krishnamurti rejettera obstinément le statut de gourou que certains voudront lui faire endosser. Il ne cessera d'attirer un large public dans le monde entier, sans revendiquer la moindre autorité, ni accepter aucun disciple, s'adressant toujours à ses auditeurs de personne à personne.

À la base de son enseignement réside la conviction que les mutations fondamentales de la société ne peuvent aboutir qu'au prix d'une transformation de la conscience individuelle. L'accent est mis sans relâche sur la nécessité de la connaissance de soi et sur la compréhension des influences limitatives et séparatrices du conditionnement religieux et nationaliste. Krishnamurti insistera toujours sur l'impérative nécessité de cette ouverture, de ce « vaste espace dans le cerveau où se trouve une énergie inimaginable ». C'était là semble-t-il, la source de sa propre créativité et aussi la clé de son impact charismatique sur un public des plus variés.

Krishnamurti poursuivit ses causeries dans le monde entier jusqu'à sa mort en 1986 à Ojai en Californie, à l'âge de quatre-vingt-onze ans. Ses entretiens et dialogues, son journal et ses lettres ont été rassemblés dans un corpus de plus de soixante volumes.

Copyright ©1980 Krishnamurti Foundation Trust Ltd. Site de l’Association Culturelle Krishnamurti.


L’essence de l’Enseignement

Rédigé par Krishnamurti lui-même en 1980 à la demande de sa biographe Mary Lutyens

L’essence de l’enseignement de Krishnamurti se trouve dans sa déclaration de 1929, où il dit : « la Vérité est un pays sans chemin ». Nulle organisation, croyance, nul dogme, prêtre ou rituel, aucun savoir philosophique, aucune technique psychologique ne permet à l’homme de s’en approcher. Il doit la découvrir dans le miroir de la relation, par la compréhension du contenu de son propre esprit, par l’observation et non par l’analyse introspective ou la dissection mentale.

L’homme a édifié en lui une barrière de sécurité faite d’images - religieuses, politiques, personnelles. Elles prennent vie sous forme de symboles, d’idées et de croyances. Le poids de ces images opprime la pensée de l’homme, ses relations, sa vie de tous les jours. Ces images sont les racines de nos problèmes, car elles séparent l’homme de l’homme. Sa perception de la vie est pétrie de concepts arrêtés d’avance. Le contenu de cette conscience est toute son existence. Ce contenu est commun à toute l’humanité.

Un individu est un nom, une forme et la culture superficielle qu’il assimile de la tradition et de son environnement. La nature unique de l’homme ne réside pas dans cet aspect superficiel, mais dans une liberté totale à l’égard du contenu de sa conscience, laquelle est commune à tous les êtres humains.

La liberté n’est pas une réaction; la liberté n’est pas un choix. C’est la prétention de l’homme de se croire libre parce qu’il a le choix. La liberté est pure observation, non dirigée, sans crainte de punition, sans désir de récompense. La liberté n’a pas de motif ; la liberté n’est pas au bout de l’évolution de l’homme, mais se tient dans le premier pas de son existence. Par l’observation, on commence à découvrir le manque de liberté. La liberté se révèle dans l’attention vigilante et sans choix que l’on porte à son existence quotidienne et à ses activités.

La pensée est temps. La pensée est née de l’expérience et du savoir, qui sont inséparables du temps et du passé. Le temps est l’ennemi psychologique de l’homme. Notre action s’appuyant sur le savoir, et donc sur le temps, l’homme est en permanence l’esclave du passé.

La pensée étant toujours limitée, nous vivons constamment dans l’effort et le conflit. Il n’y a pas d’évolution psychologique.

Si l’homme perçoit le mouvement de ses propres pensées, il verra la scission entre le penseur et la pensée, l’observateur et l’observé, l’expérimentateur et l’expérience. Il découvrira que cette scission est une illusion. Alors ne demeure que la pure observation qui est vision directe, sans aucune ombre de passé ou de temps. Cette vision pénétrante et intemporelle produit une transformation radicale et profonde dans l’esprit.

La négation totale est l’essence du réel. Quand il y a négation de toutes les choses que la pensée a produites psychologiquement, alors seulement est l’amour, qui est compassion et intelligence.

Copyright ©1980 Krishnamurti Foundation Trust Ltd. Site de l’Association Culturelle Krishnamurti.

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Note d’intention

Krishnamurti (1895-1986) est l’un des hommes remarquables du 20ème siècle..
Penseur inclassable, il ne relève d'aucune religion spécifique et n’appartient ni à l'Orient, ni à l'Occident. Né en Inde du sud, et jusqu’à sa mort en Californie à l’âge de 91 ans, il rejettera le statut de gourou et s’adressera dans le monde entier à ses auditeurs, de personne à personne.
À la base de son enseignement est la conviction que les mutations fondamentales de la société ne peuvent aboutir qu'au prix d'une transformation de la conscience individuelle. Son message continue de marquer par sa profondeur et son intemporalité.

Dans notre époque difficile, d’incertitudes et de confusion, la parole de Krishnamurti fait sens. Elle est d’une grande modernité. C’est une parole d’urgence, radicale, révolutionnaire. Quelques décennies au plus pour échapper à la violence des conséquences de notre cécité ! Les solutions auxquelles l’homme d’aujourd’hui a recours (le retour aux dérives nationalistes et identitaires, aux croyances sectaires, à la division, à la démagogie) se sont de tout temps avérées impuissantes... Chacun sent bien que quelque chose nous échappe de notre histoire commune.
Chacun sent bien que quelque chose nous échappe de notre histoire commune.
Un nouveau mode d’être au monde est indispensable.
Un nouveau mode d’être au monde semble pourtant impensable.

« Est-il possible de susciter une révolution psychologique fondamentale ? Un changement profond, durable, irrévocable, une transformation ? »
Dans un entretien avec le physicien David Bohm, Krishnamurti dit aussi :
« Ceci est la vraie méditation, vous devez le ressentir, pas seulement comme l’énoncé verbal, c’est une réalité. Je suis le gardien de mon frère ».

En utilisant les documents d’archives filmés qui montrent Krishnamurti et nous permettent de l’entendre, le film veut retracer brièvement sa vie et nous aider à pénétrer l’une des pensées les plus fascinantes du XX° siècle.
À partir de cette parole « splendidement insoumise »*, le film rend simplement le souffle de son propos. Un film qui n’enferme pas dans un sens mais qui pourrait être une invitation au ravissement.
Dès le début, nous avons voulu que le film soit distribué en salle, et il le serra.

Le film, contemplatif mais aussi parcouru de plusieurs entretiens avec un scientifique, David Bohm, avec André Voisin (2 films pour l’ORTF, émission télévisée "Les Conteurs" (1970).

Il n’y a pas de mots pour dire l’espace méditatif. Tout juste peut-être des ponts, des passerelles, des croisements, entre plusieurs niveaux sonores et visuels. Un lien est tissé entre l’enseignement, les textes poétiques de Jiddu Krishnamurti, et les images filmées de la nature, des enfants et des hommes de ce monde. Film qui n’est pas l’apologie d’un homme, mais met en scène sa parole, en garde seulement la quintessence et permet d’entrer en familiarité avec elle.

Le film en deux versions, langue française et langue anglaise.

* Zéno Bianu : ‘Krishnamurti ou l’insoumission de l’esprit’

La forme cinématographique

Le film, dès son ouverture, offre un espace contemplatif, en écho à la parole de Krishnamurti.

La succession des plans habités par les paysages, les arbres, le feu, le ciel, l’océan, le vent, pourrait être assimilée au trajet d'un personnage, comme un fil conducteur qui traverse le film. La succession n’est pas une illustration des propos de cet homme, mais un kaléidoscope de correspondances. La beauté de ces images pourrait être une convocation à percevoir au delà de la raison’, la profondeur de l’enseignement.
Le vent parcourt tout le film, en perpétuelle mutation, de la bourrasque à la brise.

Le récit de la vie de Krishnamurti tient lieu de structure au film. Bien que succinct, il est entrecoupé de textes de « Journal » et « Dernier Journal », dits en voix off par Leïli Anvar, Mickael Lonsdale, Yann Boudot. Ces recueils poétiques sont les rares écrits de Krishnamurti.

Le parcours singulier de cet homme commence en l’Inde, son pays d’origine. Pour restituer « le parfum de l’Inde » nous avons filmé, le Gange à Bénarès, les pécheurs, dans la brume matinale, les femmes dans la campagne, au couchant, sur le chemin de Sarnath....
Au coeur de ce cheminement, viennent s’insérer des images réalistes sur le désordre, les désastres de notre époque, la misère, la détresse des hommes ; approche pudique, sans voyeurisme, en résonance à la parole troublante de Krishnamurti sur la souffrance de l’humanité.
Dans la continuité, à partir d’images d’archives, il parle de la souffrance. Puis succèdent neiges, traversées de cris d'oiseaux et lumière froide de l'hiver. La séquence sur la souffrance est le point d’orgue du film. C’est ce qui m’a le plus interrogée. Cette partie du film montrera aussi la souffrance du jeune Krishnamurti lui-même : "Son frère mourut et nul mouvement ne se fit en lui pour échapper à la douleur de cette perte."
Puis il parle du silence sur des images de tempête, d'orage sur l’océan d’une violence inouïe. (Finalement, c’est la Côte d’Albatre qui est filmé).
C’est le passage obligé de la traversée de « l’océan de la folie » pour ce qui est apparemment simple : venir au silence. Je ne vois que la nature à l’oeuvre pour exprimer ce que je ressens quant à ça.
Il insista toujours sur l’impérative nécessité d’une ouverture : "vaste espace dans le cerveau où est une énergie inimaginable", dans cette partie du film, en lien avec l’approche de Krishnamurti et en contrepoint de "Dernier Journal" : des enfants, des adolescents, d’ici et d’ailleurs. Découverts au travers de leur talent, leur vitalité, leur créativité. Un débordement de vie.
Krishnamurti parle aussi de l’art de l’écoute: "Ne pas interpréter, ne pas traduire, simplement écouter". Tel Glenn Gould que nous verrons jouer un prélude de Bach.

Mon intention en fait est d'émerveiller.

Les temps de silence seront des joyaux.

Témoignages

  • Lorsqu'il parlait encore, j'aurais pu aller écouter Krishnamurti, mais je n'en ai jamais trouvé l'occasion, ce que j'ai souvent regretté par la suite, évidemment. Il était en effet, parmi les voix qui nous venaient alors d'Orient, la plus élégante, et aussi la plus retentissante.

    Cette voix, et cet homme, nous pouvons les retrouver dans un film, car nous avons gardé un grand nombre de documents, aussi bien en anglais, qu'en français, qu'il parlait excellemment. Un film dont il serait l'unique personnage, ou presque. Nous pouvons aussi y ajouter d'autres témoignages, des images d'Inde ou d'Europe, et suivre pas à pas comme si nous suivions aujourd'hui sa parole, le chemin de celui qui disait qu'il n'y a pas de chemin. Nous y trouverons, je l'espère, non pas la vérité (il s'en méfiait) mais toutes les nuances d'une lumière scintillante, aiguë, par moments impitoyable, qui nous préserva des faux prophètes, des maîtres abusifs et de tous les prêcheurs inutiles qui nous assaillent. Une lumière qui nous conduit dans le territoire de l'esprit, le seul qui l’intéressât, le seul qui lui appartenait en propre.

    Ainsi, à la fin du film, peut être, regretterai-je un peu moins de ne pas l'avoir rencontré.
    Jean-Claude CARRIERE
  • Je n’ai jamais rencontré Krishnamurti, bien qu’il n’y ait aucun homme vivant dont je ne considèrerais la rencontre comme un plus grand privilege…son langage est dépouillé et révélateur et inspirant. Il transperce les nuages de la philosophie qui obscurcissent notre pensée, et restaure les ressorts de l’action. Il aplanit les superstructures chancelantes des acrobates du langage et nettoie le terrain des déchets. Au lieu d’une course d’obstacles dans une souricière, il fait de la vie quotidiene la recherche d’un joyau…Sa carrière, unique dans l’histoire des leaders spirituels, rappelle l’une de ces fameuses épopées de Gilgamesh. Salué dans sa jeunesse  comme le sauveur annoncé, Krishnamurti renonça au rôle qui avait été préparé pour lui, refusa tout disciple, rejeta tout mentor ou précepteur. Il ne développa aucune nouvelle foi ni dogme, questionna toutes choses, cultiva le doute (plus particulièrement dans les moments d’exaltation), et, avec persévérance, au terme d’une lutte héroïque, se libéra lui-même de l’illusion et de l’ensorcellement de l’amour-propre, de la vanité, et de toutes les formes subtiles de domination sur autrui. Il atteignit aux véritables sources de la vie, de l’illumination. Résister aux détours et aux pièges de ceux qui songeaient à l’entraver et à l’exploiter demanda une vigilance infinie. Il libéra son âme, pour ainsi dire, du monde des ténèbres et de l’au-delà, s’ouvrant ainsi “le paradis des héros…Je ne connais pas de contemporain dont la pensée soit plus inspirante.
    Henry Miller, écrivain, 1891 – 1980
    (Krishnamurti, 100 years, p. 193)
  • Un des aspects de Krishnamurti dont on doit tenir compte était sa nature profondément affectueuse. L’affection faisait partie de son enseignement. Quand les gens lui demandaient, vers la fin de sa vie : “Pourquoi continuez-vous à parler ? il a réfléchi un instant puis a dit tout simplement “par affection.” Pourquoi donc vous ne restez pas sur place, et laissez les gens venir vers vous ?” “Parce que la plupart d’entre eux ne peuvent pas se payer le voyage”. Il a dit “Je leur offre quelque chose, et s’ils ne la veulent pas, ce n’est pas grave.”

    Il voyait l’amour d’une façon différente de la plupart d’entre nous. Il pouvait simplement dire ce qu’était l’amour en découvrant ce qu’il n’était pas. L’amour, ce n’était pas de la jalousie, l’amour, ce n’était pas de la possessivité, l’amour ce n’était pas ci, pas ça. Seulement quand vous aviez éliminé toutes les choses que l’amour n’était pas, pouviez-vous enfin découvrir ce qu’était cette flamme extraordinaire que tout le monde veut et que tout le monde cherche. Parce que d’une certaine manière, ce qu’ils veulent, peut-être, ce n’est pas la vérité, mais l’amour.
    Mary Lutyens, écrivain, London, England
    (Krishnamurti, 100 years, Evelyne Blau)
  • L’un des aspects émergents de la physique qui est quelque part relié à ce que fait Krishnamurti, se trouve en théorie des quanta, où vous avez le fait que l’on découvre que l’énergie existe à l’état d’unités discrètes non sécables.(…) la question des implications de l’observateur et de la chose observée fut évidemment regardée en théorie de quanta, en particulier par Nils Bohr, qui, en fait était inspiré par le philosophe William James.
    David Bohm, physicien, spécialiste de la théorie des Quanta, 1917-1992
    (Krishnamurti, 100 years, Evelyne Blau)
  • LS : Voici une vieille question. La vérité est-elle relative ou absolue ? Est-elle la même pour tous ou est-elle différente pour chacun d’entre nous ?

    K : … Vous ne pouvez décrire ce qui vous donne l’inspiration d’écrire de la musique, n’est-ce pas ?... Voyez-vous, vous ne pouvez dire qu’elle est absolue ni relative. Tout cela est au-delà de la matière, du temps et de l’espace.."
    Léopold Stokowski, chef d’orchestre, musicien, 1882 – 1977
    (Krishnamurti, 100 years, Evelyne Blau)

Mäya Films

Françoise Ferraton a réalisé un premier court métrage « L’INOUÏ SERAIT L’ARRÊT » en 1986, produit par les ATELIERS CINÉMATOGRAPHIQUES SIRVENTÈS/GUY CAVAGNAC ce qui a amené à la création en 1992 de MÄYA Films, une société de production cinématographique de courts métrages.
La Société est réactualisée en 2008 pour devenir une Société de courts et longs métrages et en particulier pour le film
« JIDDU KRISHNAMURTI, la révolution du silence », en cours de finition.
Un moyen métrage sur Madagascar est également en projet.

Contact & coordonnées

 

PRODUCTION

Mäya Films / Françoise Ferraton
60, avenue Nadi
26 600 Tain l’Hermitage
Tel : +33 (0)4 75 08 35 28
Port : +33 (0)6 70 42 59 12
francoise-ferraton@orange.fr


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